Cabinets de conseil : Bruno Le Maire admet une « dérive »




Le 28 Novembre 2022, par La rédaction

Le gouvernement a compris qu'il y avait eu « dérive » de l'exécutif dans l'emploi de cabinets de conseil. Bruno Le Maire l'a explicitement reconnu et annoncé que le recours à ces cabinets s'était réduit à Bercy.


Les cabinets de conseil trop sollicités par le gouvernement

C'est une affaire qui empoisonne le quinquennat d'Emmanuel Macron. Le recours à des cabinets de conseil, et notamment McKinsey, est au cœur de deux informations judiciaires ouvertes au mois d'octobre par le parquet national financier. Il y aurait notamment eu du favoritisme pour le candidat Emmanuel Macron durant l'élection présidentielle de 2017 : des salariés du cabinet auraient travaillé bénévolement pour la campagne finalement victorieuse.

Bruno Le Maire a concédé qu'il y avait eu « abus » du recours à ces cabinets privés. « On avait pris sans doute trop l'habitude de dire 'l'administration n'est pas capable de faire ce travail, on va externaliser' », a-t-il expliqué à France 3. « Je le reconnais bien volontiers, nous sommes allés trop loin. On a eu trop recours à des cabinets de conseil », admet-il, en parlant du gouvernement actuel mais aussi des précédents.

Répondre aux abus

Ces déclarations sont du jamais vu pour un ministre si haut placé dans la hiérarchie gouvernementale. Preuve que les choses ont commencé à changer au sein de l'exécutif. « Ce qui compte c'est ce que nous faisons pour répondre aux abus qui ont eu lieu », a aussi déclaré le locataire de Bercy avant d'assurer que dans son ministère, « le recours aux cabinets de conseil a diminué de 34% dans son ministère entre le premier semestre 2021 et celui de 2022 ». Quant aux procédures en cours, « c'est la justice qui décidera ».

Emmanuel Macron, premier visé dans cette affaire, a assuré ne pas être au cœur de l'enquête lors d'un déplacement à Dijon. Il a rappelé que ses comptes de campagne 2017 avaient été soumis à la batterie habituelle des examens procéduraux inscrits dans la loi. Et ceux de la campagne 2022 sont également entre les mains des juges, comme c'est le cas pour tous les candidats.